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Moi et les autres

6 septembre 2009

Manipulateur

Le manipulateur ne supporte pas quand tu es malade. Au mieux ça le dérange, au pire ça le dégoûte. Il a peur de la mort. Il ne va pas aux enterrements. Il croit que c’est contagieux. « Cela ne sert à  rien puisque le mort ne peut pas me voir ». Il n’a pas de sentiments, il n’est pas heureux ou malheureux. Il a des moments fugaces de joie ou de tristesse. Il a besoin de satisfactions immédiates, est immature.

Il ne supporte pas que l’on ne parle pas de lui. Il ramène tout à lui. Dans des diners, il monopolise l’attention en faisant des blagues que tout le monde adore, il rit très fort. Il coupe la parole sous prétexte de faire un jeu de mots, seulement pour ramener l’attention sur lui. Ses jeux de mots sont mordants et blessants. Il n’a pas d’humour, ses traits d’esprit sont des piques. Il est velléitaire, il s’emballe pour des choses ou des gens et se lasse aussi vite. Il a des grandes idées, des grandes envies, il vogue au gré de ses caprices. Il décide d’être bon, appelle un ami très malade, lui envoie un disque et …ne lui donne plus signe de vie. Il ne te demande comment tu vas que pour mieux s’assurer que, si tu vas bien il pourra t’utiliser, te prendre ta joie de vivre, tes réunions de famille, ton passé, tes envies, soit tu ne vas pas bien et cela le réconforte dans l’idée que tu es une chieuse. Il a une sexualité compliquée. Il n’est pas jaloux quand un homme regarde sa femme, ça l’agace. Quand il est « jaloux » d’un homme que sa femme trouve beau c’est parce qu’il voudrait être comme cet homme ou seulement qu’il en a envie…Il tombe sur une proie et la vampirise jusqu’à ce que sa proie fuie. Quand sa femme est triste c’est parce qu’elle est dépressive. Il ne fait jamais son mea culpa. Il est parfait. S’il a une bonne situation qui lui rapporte beaucoup d’argent c’est qu’il s’est crevé le cul et que de toutes façons ce n’est pas ce qu’il avait rêvé de faire. Il aurait voulu être un artiste .ll fait mille reproches à sa femme, tout est toujours de sa faute. Si une de ses amies lui téléphone et lui raccroche au nez, il demande à sa femme ce qu’elle a bien pu lui dire pour qu’elle raccroche. Si sa femme demande un peu plus d’attention, il lui répond qu’il travaille comme un con et est crevé. Quand sa femme est fatiguée et lui demande de l’accompagner au marché, il ne va pas au marché et lui reproche ensuite de ne pas avoir eu la patience de l’attendre. Quand il va au marché, il reste à distance, sa femme est obligée de le héler pour qu’il porte le panier.  Sa femme est donc agacée et passe ainsi pour une virago. Quand il se sent mal, il boude. Il ne dit pas pourquoi, il plombe l’ambiance et c’est sa femme qui passe pour une emmerdeuse quand elle insiste pour parler. Ses enfants lui font de l’ombre. Leur réussite lui renvoie ses échecs à la figure. Quand sa proie prend la fuite, il veut l’anéantir. Il la met dehors, lui prend ses biens, pleure au tribunal et obtient la garde de ses enfants. Il a belle allure, il est séduisant, sympa, il donne le change. Il a l’air bonhomme et tranquille. En vérité, il est indifférent et creux. Il a le culte de son corps, a peur de la décrépitude. Il fait du jogging (en vacances seulement car le reste du temps il est crevé par son boulot). Il fréquente un tas de gens de la nuit, superficiels et fêtards. Cela l’éloigne de la noirceur de la réalité qu’il ne supporte pas. La shoah, les tremblements de terre, le tsunami, la mort de Lady Di ne trouvent qu’une seul épithète : « horrible ». Les seuls intérêts qu’il a se rapportent à lui. Quand sa femme fait une fausse couche, il tire la gueule, les autres disent « c’est pour masquer sa tristesse ». Il dit qu’il a une bonne nature car il ne crie jamais. Il ne crie jamais pour que l’on n’entende pas ses méchancetés. Il n’aime pas sa femme, il aime qu’elle l’aime. Il est allé la chercher très loin alors qu’elle ne le regardait pas. Il se moque de toutes les aventures qu’elle a eues avant lui et même pendant qu’il la courtisait. Il est juste satisfait de l’avoir eue. Il ne supporte pas qu’elle ne l’aime plus. C’est un grand comédien : il lui dit « je pense à toi tous les jours » pour la toucher en espérant qu’elle pense à lui tous les jours. Il est jaloux de la réussite de sa femme, de sa beauté, de sa culture, de son goût des autres. Quand elle a de la peine parce que sa famille ne se préoccupe pas d’elle, il lui dit « tu te fâches avec tout le monde ».

Il n’a pas de code moral, ne sait pas ce que signifient « fidélité, devoir de secours… ».

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